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Photo du rédacteurFrédéric Golinski

MANAGEMENT : BIENVEILLANCE VS MALVEILLANCE


7:30 comme beaucoup je débute la semaine.

Pour l’organiser et la structurer j’utilise avec joie depuis quelques années la fameuse matrice de Stephen R Covey*. Et en regardant mes rendez-vous de coaching et de supervision à venir, je n’oublie surtout pas de m’autoriser, un Rendez-vous Avec Moi-même, un RAM (voir article "le bien être est différent d'être bien).

Pourquoi commencer la semaine avec ce RAM et ne pas entrer dans le vif des sujets, tels que organisation, réservation de trains, lecture des emails, préparation des contenus, liste des RDV téléphoniques... ?


Pour une raison simple et que j'aimerais partager avec vous ici.

Il s'agit de bienveillance VS malveillance.


Dans son livre " la Maître des liens inaltérables", François Garagnon au travers du dialogue entre Frère Théophane et Aymeric le manager, nous livre une approche que je trouve particulièrement intéressante.


Souvent les managers sont sensibilisés à la bienveillance. On parle de « bienveillance au travail », on insiste même sur le fait qu’un manager digne de ce nom se doit d'être bienveillant. Or, si on s'en réfère au Larousse, la définition donnée à la bienveillance est : "disposition d'esprit inclinant à la compréhension, à l'indulgence envers autrui." Et c'est bien là que le bas blesse. Comment être bienveillant envers autrui (mes collaborateurs) si je ne le suis pas envers moi-même en premier lieu ?

Regardons maintenant la définition de ce qui semble opposé à la bienveillance, c'est-à-dire la malveillance : "mauvaise disposition d'esprit à l'égard de quelqu'un." Cela voudrait-il dire que si je ne suis pas bienveillant envers moi-même, je suis malveillant ? Beaucoup ne comprennent pas cette nuance. Pourtant il faut prendre le temps de s’arrêter dessus, car c’est un des axes majeurs du management. La croyance est que l’on est forcément « bienveillant » envers soi. C'est le déni que l’on peut en faire qui est tout simplement malveillant : « Comment puis-je être malveillant envers moi ? ». Impossible ! …me disent souvent mes clients. C’est pourtant souvent le cas.


Une des missions du manager est d’être en veille, et de veiller de bonne manière. Cela signifie qu’il se doit de bien définir avant toute chose sur quoi il doit veiller. Et dans le cas précis du management c’est avant toute chose une affaire de contrat. Contrat qui peut être moral, éthique, philosophique, religieux etc etc. Mais ce contrat doit être clair et en vérité entre le manager et ses collaborateurs. Cela entraine donc une notion d’engagement et de responsabilité (ou dans notre jargon, de remise en intégrité). La bienveillance d’un manager passe ainsi par une réelle et saine exigence.


A l’inverse, un manager malveillant (ou l’acte de "mal veiller") se laisser distraire et happer par ce qui assombrit. Cela peut être un engagement pris et non tenu. C’est aussi parfois une prise de responsabilité sans avoir véritablement mesuré la portée des conséquences en cas de non respect du contrat, pour le manager comme pour le collaborateur. C’est aussi se laisser envahir par les ennemis invisibles que nous accueillons… J’entends par ennemis invisibles les croyances limitantes, les peurs, les doutes, la non-acceptation de l’effet miroir.


Aussi être un manager bienveillant relève avant toute chose d’un choix conscient et engagé à être au service. Au service d’un entreprise, d’une idée, d’une équipe, et de lui-même.


Je pose une question ici : qui parmi vos connaissances, a fait le choix délibéré d'être manager ? D'assumer ce que ce rôle implique, d'oser être un veilleur permanent (différent d'un contrôleur perpétuel), de veiller à ce que la situation vécue dans l'instant présent soit toujours, en acte et en pensée, alignée avec leur choix initial de manager ? Il y en a fort heureusement, mais pas tant que cela. Alors comment faire pour être bienveillant réellement ? 1- Commencer par oser l'être avec vous-même "Aie confiance en toi-même et tu sauras vivre" Johann Wolfgang von Goethe. Cela implique d'accepter que vous faites de votre mieux et que vous le faites avec la personne que vous êtes. Vous avez une histoire, des croyances, parfois limitantes, vous avez un ADN, certes, mais vous devez commencer par accepter d'être au service de la personne la plus importante sur terre ...vous. 2- Prenez rendez-vous avec vous " J'ai accepté le fait que la peur fasse partie de la vie, en particulier la peur du changement. J'ai continué d’avancer malgré les battements de coeur incessants qui me disaient de reculer." Erica Jong Osez pratiquer le RAM, acceptez d'être doux, bon, tendre et généreux avec vous, avant de vouloir l'être pour les autres. Cela implique d'être honnête avec vous-même car ainsi vous deviendrez modélisant pour votre écosystème et vos collaborateurs. 3- Soyez exigent avec vous-même "Soyez votre propre palais où le monde sera votre prison." John Donne. De l'exigence nait la bienveillance, alors de que la complaisance nait la malveillance ou la nuisance. Cela implique que vous osiez regarder en face votre Socle du Héros et vous affranchir de vos peurs, sans pour autant vous fixer des objectifs non atteignables. Bien au contraire, s'autoriser à juste être disponible pour un rendez-vous avec soi-même dans la semaine demande déjà une réelle exigence. 4- Soyez aligné dans votre intégrité "Ne considère jamais quelque chose comme un avantage s'il te faut pour l'obtenir, manquer à ta parole." Marc Aurèle. Beaucoup de managers ne sont hélas pas intègres. Cela ne veut pas dire qu'ils soient corrompus, non, cela signifie que trop souvent ils prennent des engagements qu'ils ne tiennent pas, et n'acceptent pas d'être remis en intégrité ou en responsabilité. Commencez par lister tous les engagements que vous avez pris au cours des deux derniers mois. Lister ceux non-tenus. Et portez toute votre attention sur le moyen de réparer cela.

Exemple que je rencontre fréquemment : un manager avait pris l'engagement d'envoyer un dossier à une date et heure précises. Mais ne l'a pas fait. Ou encore le fameux, "oui je vais le faire ce soir" mais il est déjà 19h30...et on ne le fait pas, car trop fatigué. Le problème n'est pas de ne pas le faire. Le problème est que trop souvent on ne mesure pas les conséquences, et on n’en assume pas les conséquences. 5- Soyez réellement vous-même " Votre véritable patron est sous votre chapeau" Napoléon Hill. Vous seul, en votre for intérieur, savez ce qui est juste et bon pour vous. Il en est de même pour tout le monde. Aussi, être dans la bonne veille, c'est aussi être en capacité de voir ce qui éloigne ou distrait de cela, de vous. Vous avez le droit d'être différent, d'exister avec des émotions, des croyances, des difficultés...et n'oubliez pas que vos collaborateurs aussi.


* Stephen R Covey, Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent.

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